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Les réflexions de Skena
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12 novembre 2004

Pulsions meurtrières

C'est incroyable à quel point on peut détester les gens à certains moments de sa vie.

Aujourd'hui par exemple, des envies de meurtres m'ont traversé l'esprit dans le tramway en voyant l'attitude des gens: cela va de la nana qui me marche sur les pieds sans s'excuser au détraqué sexuel qui se colle langoureusement à mon derrière sous prétexte que le wagon est bondé. Tous ces gestes peuvent sembler sans importance, jusqu'au moment où il me pourrissent tellement la vie que j'ai envie de faire goûter le bitume aux individus qui les causent.

Hier soir par exemple, un gars d'une trentaine d'années ne m'a pas quittée des yeux de toute la ligne de tram. Son regard était pire que celui d'Emile Louis, je devinais des fantasmes sérieusement douteux derrière cette expression glacée. Je n'avais pas peur, car ce n'était pas le premier perturbé mental que je rencontrais dans le tram (que j'avais rebaptisé "Joix de Vivre" dans un instant d'inspiration). Je ressentais juste un ras-le-bol général doublé d'un furieux désir de lui broyer les couilles à pleines mains pour les remettre à l'heure. C'était une idée qui me rappela celle qui m'avait traversé l'esprit la veille, alors que des "racailles" me sifflaient, la testostérone en ébullition, comme d'habitude (soit dit en passant cette bande de veaux représentait une quinzaine de personnes. La débileté profonde est apparemment très contagieuse, c'est alarmant.). Une effroyable pensée s'était alors installée dans ma tête: j'eus soudain envie de leur planter un couteau en plein dans les parties (ou dans le cerveau. Ah non, c'est vrai: le leur est au même endroit.).

Voyez-vous, plus des crétins croisent mon chemin, plus un côté détraqué de moi-même ressort. Je me demande même si je serais capable de tuer, étant donné les horribles pensées qui peuvent naître dans ma conscience à certains moments de mon existence. Plus je m'aperçois de ça, plus je me dis qu'on a tous une partie sauvage et réellement primitive en nous-mêmes, et qu'on serait tous capables de donner la mort à quelqu'un, dans un instant de profond ras-le-bol et de désespoir.

Et vous, qu' en pensez-vous?

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